Du fait des multiples variantes, il est difficile de reconstituer ce qui en était le noyau, d’autant plus qu’il s’est développé sur plus d’un millénaire. Nous pouvons alors supposer qu’il s’agit là seulement du premier degré de « l’initiation aux Mystères » ou « muesis » qui donnait le grade de mystes (mot formé sur le verbe μυω « se taire » – qui était une demande impérative faite aux candidats -, ou « fermer les yeux » au sens d’un retournement vers l’intérieur). Aristée « le meilleur » y est un fils d’Apollon « la lumière de l’être psychique » et de la nymphe Cyrène « autorité souveraine », elle-même fille du roi des Lapithes Hypseus « élevé ». Ce dernier Dionysos-Iacchos aurait déjà existé dans les temps anciens.Le premier Dionysos, Zagreus, représente une phase du yoga dans laquelle le chercheur aurait déjà eu un accès au surmental (doté de cornes, il monta aussitôt sans aide sur le trône de Zeus et brandit la foudre et l’éclair) et tente de descendre dans les profondeurs de la conscience corporelle. Le second et plus haut degré de l’initiation « l’epopteia » ou « contemplation » donnait accès au grade d’épopte.Les facultés qui caractérisent Orphée en tant que « prêtre » des Argonautes sont donc la maîtrise émotionnelle et les premières connaissances initiatiques conduisant au discernement spirituel, à l’exactitude et à l’harmonie.Orphée est originaire de Thrace, la province de l’ascèse. Le mythe d'Orphée : présentation et interprétationsLe Mythe D'orphée : Présentation Et Interprétations De la même façon que le serpent apparaîtra à Adam, ici il mord Eurydice au mollet, à la jambe, le membre qui lui permet de marcher, d’avancer, de conduire sa vie librement.Eurydice est une partie de la personnalité d’Orphée, piquée par la vanité. La symbolique de Orphée Dans la mythologie. Quant à Euripide, il mentionne sa descente au royaume d’Hadès, ses liens avec Dionysos, son séjour dans les forêts de l’Olympe et il en fait le fondateur des Mystères.Dans le Banquet de Platon, Orphée parvint à descendre au royaume souterrain mais il n’y trouva qu’une « ombre » de sa femme qui ne pouvait quitter les lieux : il fut chassé de l’Hadès par les dieux qui lui montrèrent « Ératosthène au IIIe siècle avant J.-C., selon ce qui nous en parvint indirectement, aurait parlé d’Orphée en ces termes : « après qu’il fut descendu dans l’Hadès à cause de sa femme, voyant quelles sortes de choses s’y trouvaient, il cessa de vénérer Dionysos auquel il devait sa célébrité et estima qu’Hélios était le plus grand des dieux, Hélios qu’il invoquait également sous le nom d’Apollon. C’est aussi un serviteur de Poséidon qui garde les troupeaux de phoques du dieu (dont il est parfois considéré comme le fils). Les plus anciens vases où il est représenté datent de la première moitié du Ve siècle avant J.-C.Si donc Orphée ne figure pas dans les textes fondateurs les plus anciens, il est cependant mentionné dès le VIe siècle av. Puis lorsque vint le temps de la croissance de la conscience purement humaine, Kronos les précipita dans l’Océan (dans le flot de l’évolution de la conscience) et ce fut le règne de l’Âge d’or puis de l’enfance de Zeus, la période de l’évolution vitale humaine. Elle illustre une investigation de l’inconscient corporel par un « juste mouvement d’évolution de la conscience ».A partir du moment où il devint évident que l’évolution spirituelle, dans ses phases les plus avancées, impliquait une exploration de l’inconscient corporel – très longtemps donc après la première expérience de contact avec le Soi ou l’être psychique – le personnage d’Orphée devait être relié d’une manière ou d’une autre au mythe de Déméter et de sa fille Perséphone. Il est « immortel » selon Homère et « connait les abîmes de toutes mers ».Après avoir intégré l’histoire d’Orphée, Aristée récupéra des essaims d’abeilles après avoir offert taureaux et génisses en sacrifice (le chercheur ayant dépassé l’erreur qui consiste à vouloir s’appuyer sur des repères, et sous réserve d’avoir consacré ses réalisations et pouvoirs du mental lumineux à la Vérité, retrouve les moyens de faire croître son être psychique).La fin de la vie d’Orphée ne semble pas avoir été décrite avant Ovide et Virgile.La mort d’Orphée pourrait donc avoir différentes significations, soit la fin d’un manque de foi et l’arrivée d’une lumière nouvelle, soit l’arrêt de « la juste infusion de la conscience dans l’être » en attendant une purification plus complète.Le mythe de Zagreus-Dionysos est pour ceux qui l’approchent l’un des plus confus. Dans les premiers, le rôle d’Orphée en tant que barde musicien et poète (aède) suffisait amplement, tandis que les initiations les plus avancées des grands Mystères étaient liées à la descente volontaire du héros dans le monde souterrain.Ni Homère, ni Hésiode ne mentionnent Orphée.